25 décembre 2022
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Solstice d’hiver, 21 décembre, 8°c à 1000 mètres. Tout va très bien, madame la marquise.
Jusque-là, tout va bien, ou presque, ou pour moi, enfin bon je n’ai ni trop chaud, ni trop froid. Du moment que je peux consommer. Ferons-nous du ski à Noël ? La vie dans nos montagnes a bien évolué en 1 siècle. L’or blanc est passé par là, et la vie dure, laborieuse, miséreuse s’est transformée en bourgeoisie. Nous nous sommes refermés sur nos trésors, avons troqué la solidarité pour l’égoïsme des nouveaux riches. Des fortunes se sont accumulées, des villes vides les ¾ de l’année ont poussé sur les pentes montagnardes. On a oublié l’environnement, le sauvage, pour niveler, adapter, transformer en stades aseptisés le sauvage. À coup de canons à neige subventionnés, nous essayons de nous crever les yeux. Enfants gâtés, nous pleurons si nous n’avons pas notre dose de plaisir futile. Les discours évoluent, et une couche mince de vert apparait dans les paroles publiques, sans jamais remettre en cause, la cause. Faire venir, appâter le chaland par des artifices, feux d’artifice, concerts watt à fond à 2500 mètres d’altitude. Et si la montagne était l’opportunité de changer d’approche ? D’apprendre à prendre le temps, à échanger, à se solidariser. La montagne pour redevenir responsable de soi, de l’autre. Espace où l’on peut se demander si prendre tel vallon plutôt que tel autre est judicieux. Vais-je être de trop pour la faune, pour sa tranquillité de survie hivernale, quel risque suis-je prêt à mettre dans la balance ? Se sentir vivant, et responsable. Ne plus mettre les pieds en terrain conquis, mais en invités respectueux.